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pays lointain, et de les réaliser ; elles se trouvèrent assez considérables pour la faire vivre dans une honnête aisance. Sa santé se rétablit aussi par l’efficacité des bains ; elle put faire à ses vrais amis de fréquentes visites, que son esprit et sa gaîté leur rendaient très-agréables, et qui augmentaient leur bonheur. Ce n’est pas le tout d’être heureux, il faut encore avoir quelqu’un avec qui on puisse parler de son bonheur ; et une aimable et véritable amie est une précieuse acquisition dans un bon ménage, Wentworth et son Alice en sentirent tout le prix.

Charles et Maria furent aussi très-satisfaits du mariage de leur sœur : le premier, parce qu’il l’aimait véritablement, et qu’il faisait grand cas des talens de Wentworth pour la chasse ; Maria, parce que sa gaîté l’amusait, et surtout parce qu’il n’était pas baronnet : toute sa crainte était que les deux sœurs ne fussent titrées, tandis qu’elle n’était que madame Charles Musgrove.

La nouvelle du mariage d’Alice parvint à M. Elliot au moment où il s’y attendait le moins, et lui donna la double mortification de n’avoir pas su le prévenir, de perdre l’espoir d’épouser Alice, qui lui plaisait, et d’acquérir ainsi le droit de surveiller son beau-père, et d’empê-