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grâce devant vous, et décidé de mon bonheur. »

Ils étaient arrivés devant la maison : Alice, bien plus heureuse que lorsqu’elle en était sortie, prit congé de Wentworth jusqu’au soir. Le projet d’Alice en rentrant était de parler d’abord à son père, de le prier d’approuver la ferme résolution où elle était d’épouser le capitaine Wentworth, et de donner à ce dernier la douce surprise d’être reçu le soir comme un fils ; mais sir Walter était tellement occupé de sa toilette et de l’élégante soirée qui devait avoir lieu chez lui, qu’elle comprit qu’elle ne serait pas écoutée, et remit avec regret sa communication au lendemain matin.

L’heure de la réunion arriva : les deux salons furent éclairés avec les jolis transparens qu’Alice avait faits ; la compagnie se rassembla ; il y avait beaucoup de monde : le baronnet et sa fille aînée étaient en pleine jouissance. C’était un mélange de gens qui ne s’étaient jamais rencontrés, de gens qui se rencontrent trop souvent, et non un rassemblement d’amis comme Elisabeth l’avait annoncé ; la société était trop nombreuse pour l’intimité, et pas assez pour que la variété en fît le charme ; mais Alice n’avait trouvé de sa vie une soirée aussi agréable. Le bonheur animait sa charmante