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après avoir eu l’air de réfléchir, où allez-vous en ce moment ? À Gay-Street, à Belmont, peut-être ? — Je puis à peine vous le dire, répondit Wentworth un peu surpris : pourquoi me demandez-vous cela ?

— Si vous aviez passé près de Camben-Place, je vous aurais prié… ; mais je ne veux pas vous gêner, et nous y serons bientôt.

— Et de quoi m’auriez-vous prié ? dit Wentworth ; je suis fort à votre service.

— Vraiment, vous êtes trop obligeant ! Je vous aurais prié de donner le bras à ma sœur Alice jusque chez elle. Elle s’est trouvée mal ce matin chez ma mère ; elle tremblait comme une feuille ; elle était pâle comme la mort ; la promenade lui a déjà fait du bien ; elle a repris ses belles couleurs ; mais voyez, elle tremble encore et ne pourrait marcher seule. Acceptez le bras du capitaine, ma sœur ; il vaut bien le mien, et moi je cours chez mon armurier m’emparer de mon fusil ; je vous le prêterai un jour, capitaine, en échange du plaisir que vous me faites. » Il céda le bras d’Alice à son obligeant ami, et fut en une minute au bout de la rue. Alice et Frederich marchaient lentement ; ils entrèrent dans une allée plantée d’arbres, et dans laquelle se trouvaient des bancs ; ils s’as-