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prochait d’Alice, qui la prévint, et fut au-devant d’elle. Après les adieux réciproques, elle dit à son frère qui fermait sa lettre : « Je vous laisse ici, Frederich, je retourne chez moi, et vous avez un engagement avec votre ami. Ce soir, nous aurons tous le plaisir de nous rencontrer au thé de votre sœur, ajouta-t-elle en s’adressant à Alice ; nous reçûmes ses cartes hier, et j’apprends que Frederich en a une aussi. Avez-vous accepté, mon ami ?

— Oui, ma sœur ; je voudrais vous accompagner, mais Harville et moi nous vous suivrons bientôt. Harville, si vous êtes prêt, je suis à vous dans une minute ; je sais que vous ne serez pas fâché que ce soit une chose faite. »

Madame Croft partit, et Wentworth, ayant cacheté sa lettre avec une grande vivacité, s’écria : « Je suis prêt. » Il y avait quelque chose de pressé, d’agité dans sa manière, qu’Alice ne savait comment interpréter, il témoignait une grande impatience de sortir. Elle reçut du capitaine Harville le salut le plus amical, et de lui pas une parole, pas un regard ; il était sorti de la chambre sans faire à elle la moindre attention. Il était si pressé, qu’il avait oublié, sur la table où il écrivait, ses gants et son mouchoir. Alice le remarqua, s’arrêta un