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chambre ; la table où Wentworth écrivait encore était entre deux, mais plus près de cette fenêtre que du sopha où les deux dames étaient assises. Elles parlaient à présent d’Alice et de ses mérites, sur lesquels elles étaient aussi d’un accord parfait. « Je voudrais qu’elle fût bien mariée, dit madame Musgrove, qui était en train de marier tout le monde : on dit qu’elle doit épouser son cousin Elliot ; le connaissez-vous ?

— Non, répondit froidement madame Croft, mais ce n’est pas le mari que je lui désire. »

Laissons ces bonnes dames causer ensemble, et revenons à l’embrasure de la fenêtre avec cette aimable Alice et l’excellent capitaine Harville. Il ne souriait plus : sa physionomie avait repris son expression accoutumée de sensibilité et de mélancolie. « Je voulais vous montrer ceci, dit-il en déployant un morceau de papier qu’il tenait à la main, et lui présentant une miniature : reconnaissez-vous cette personne ?

— Certainement, c’est le capitaine Bentick.

— Oui, c’est lui ; et vous devinez à qui il est destiné ? Mais, ajouta-t-il avec un accent ému et douloureux, il n’a pas été fait pour