Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.


En réfléchissant à ce qui s’était passé, il lui paraissait très-douteux que Wentworth vînt le lendemain. Ce mot de sa sœur, sur son enchantement d’être invité, devait l’avoir vivement blessé. Ah ! comme Maria aurait mieux fait de se taire ! Mais faisait-elle, disait-elle jamais quelque chose à propos ? À son arrivée chez son père, Alice fut mieux reçue qu’à l’ordinaire par Elisabeth. « Quoi ! vous voilà ? dit-elle, j’en suis bien aise ; mais je ne vous attendais pas ; je pensais que ces Musgrove vous garderaient. Il est bien à vous d’avoir deviné que vous pouviez m’être utile. » Et d’abord, après dîner, l’entraînant au grand salon, elle lui donna des ciseaux, des papiers de couleurs, et lui fit découper des transparens pour placer devant les quinquets et autour des lampes.

Alice était très-adroite, dessinait et découpait à merveille ; Elisabeth voulait une décoration nouvelle pour son beau salon ; toute la soirée se passa dans cette occupation ; on ne parla que des arrangemens d’Elisabeth et de madame Clay pour le lendemain, des parties de jeu ; on fit cent fois l’énumération des personnes invitées ; on recommandait sans cesse à Alice d’avancer son travail, et de le rendre aussi parfait que possible. Alice découpait en