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sûre que c’est elle ; mais qui donc l’accompagne ? Je les ai vus tourner le coin de Bath-Street ; ils semblent être en intime conférence : qui est-ce donc ? Venez, Alice, dites-le-moi… Bon Dieu ! je reconnais à présent la personne, quoique je l’aie à peine vue ; mais sa figure est si remarquable ! c’est notre cousin Elliot.

— Non, dit Alice vivement ; ce ne peut être M. Elliot, je vous l’assure ; il a quitté Bath ce matin à huit heures, et ne reviendra que demain au soir. » Comme elle parlait, elle s’aperçut que Wentworth avait les yeux fixés sur elle, que son air était toujours plus sombre : elle fut embarrassée et contrariée, regretta d’avoir parlé, et n’ajouta pas un mot. Maria, au contraire, babillait toujours ; elle ne put supporter qu’on eût supposé qu’elle ne connaissait pas son cousin ; elle assura qu’il avait des traits de famille, qu’il ressemblait à sir Walter, qu’on ne pouvait s’y tromper, que c’était bien sûrement M. Elliot. Elle pria Alice de s’approcher de la croisée, et de voir elle-même ; mais Alice ne bougea pas, et s’efforça de paraître froide et indifférente : son malaise augmentait encore en s’apercevant que quelques-uns des derniers visiteurs souriaient malicieusement et se parlaient à l’oreille. Il était évident que le bruit