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quels on n’a rien à reprocher que de ne pas aimer la chasse. J’espère que vos parens sont joyeux aussi d’établir à-la-fois leurs deux filles aussi agréablement ?

— Oui, oui, cela va sans dire : ils trouvent cependant que deux noces, deux dots, deux trousseaux à faire, sont fort dispendieux ; mais enfin mes sœurs sont leurs enfans comme moi ; il faut bien qu’elles aient ce qui leur revient, ainsi que tous mes petits frères et mes petites sœurs, qui se marieront aussi, Dieu merci ! Enfin nous sommes tous contens, excepté Maria, qui l’est rarement, et qui ne s’est jamais souciée que George Hayter épousât Henriette : elle ne veut point, dit-elle, l’appeler son frère ; cela n’inquiète guère le cousin George. Quant à moi, je l’ai toujours aimé comme un parent, un ami, à présent je l’aime comme un frère.

— Vous ne me parlez point, dit Alice, de votre autre futur beau-frère ; il mérite aussi votre amitié, et fera sûrement le bonheur de Louisa ; j’espère qu’elle est tout-à-fait rétablie ? »

Charles répondit en hésitant : « Oui, je crois que oui ; elle a bon visage ; mais elle est si changée, si différente de ce qu’elle était, que je crois quelquefois que c’est une autre ; elle ne court plus, ne saute plus, ne rit plus,