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muniquer tout ce qu’elle avait appris de M. Elliot et lui demander ses bons avis ; elle allait partir, lorsque madame Clay lui dit qu’ayant affaire dans des magasins pour une commission d’Elisabeth elle serait charmée de cheminer avec elle. Alice, qui ne se souciait pas de cette compagnie, résolut d’attendre, pour sortir, que madame Clay fût partie ; elle descendit auprès de son père et de sa sœur, et une demi-heure après elle parla de son projet d’aller passer la matinée auprès de lady Russel.

« Je ne vous envie point ce plaisir, lui dit Elisabeth ; mes plus tendres amitiés à lady Russel, et prenez, s’il vous plaît, ce livre qu’elle m’a prêté et dont je n’ai pas lu deux pages : s’imagine-t-elle que je veux mourir d’ennui avec tous les poèmes qui paraissent ? Lady Russel est insupportable avec sa littérature et son enthousiasme pour les productions nouvelles ! Elle ferait mieux de s’occuper de sa toilette ; ne le lui dites pas, mais elle était absolument hideuse hier au soir ; sa mise était celle d’une femme de soixante ans, et c’est tout au plus si elle en a cinquante. J’étais vraiment honteuse pour elle au concert : il y avait quelque chose de si arrangé dans toute sa personne sa manière de s’asseoir, de saluer, tout cela