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pour la récompenser ainsi. Oh ! si toute sa famille pouvait à présent le connaître comme elle ! Mais par quel moyen ? Elle n’en vit qu’un seul ; c’était de parler d’abord à lady Russel, de tout lui confier, de consulter avec elle sur ce qu’il y avait à faire, et d’attendre les événemens avec le plus de calme possible. Après tout, c’était ce qu’elle voulait cacher à lady Russel qui la tourmentait plus que ce qu’elle avait à lui découvrir.

En entrant chez son père, elle apprit, ainsi qu’elle l’espérait, qu’elle avait manqué la visite de M. Elliot. Il était venu passer presque toute la matinée auprès de ces dames ; mais à peine s’était-elle félicitée intérieurement de ne ravoir pas vu, que madame Clay lui dit qu’il reviendrait dans la soirée, que miss Elisabeth l’avait invité.

« Ce n’était point mon intention, dit cette dernière négligemment ; mais il paraissait en avoir une si grande envie, que je n’ai pas cru devoir lui refuser ce plaisir.

— Vous avez très-bien fait, dit madame Clay ; il me faisait pitié ; je n’ai vu personne désirer plus ardemment obtenir une invitation : « Qu’est-ce que vous faites ce soir, mesdames ? disait-il ; moi, je n’ai nul engagement ? et s’il