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de les renouveler : je ne le vis plus seul. Son intimité avec mon mari continuait ; depuis que M. Elliot était riche, il entraînait son ami dans des dépenses excessives, et que ne permettait pas notre fortune. Celle de M. Elliot augmenta considérablement par la mort de son beau-père. Il se donnait toutes les jouissances possibles, tous les plaisirs qui flattaient ses goûts et sa vanité, mais il calculait trop bien ; il était trop peu généreux pour déranger ses affaires. Il commençait à s’enrichir lorsque son ami commençait à se ruiner sans vouloir en convenir ni se restreindre, et M. Elliot, loin de le retenir, l’encourageait soit par ses conseils, soit par son exemple, et le conduisit enfin à sa perte. Mon mari, ainsi que tous les gens bons et faciles, se laissait entièrement dominer par M. Elliot et ne savait rien lui refuser. Dès sa jeunesse, il avait eu la poitrine faible, sa santé aurait demandé des ménagemens, votre cousin, qui le connaissait depuis son enfance, le savait très-bien ; mais, loin de le ménager, il l’entraînait dans des parties de chasse, des courses, où souvent même il l’envoyait pour lui quand il ne lui convenait pas d’y aller. Ce fut à la suite d’une course forcée qu’il fit pour son ami par un temps très-rigoureux,