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peut supporter l’idée de n’être pas sir William Elliot, seigneur de Kellinch-Hall. Le seul moyen qui se présenta à lui pour prévenir ce malheur fut de venir s’établir à Bath ; de faire tout ce qui dépendrait de lui pour renouveler connaissance avec son parent, et de se faire pardonner ses torts précédens : une fois réintégré dans ses bonnes grâces, il lui paraissait facile de déjouer les projets de madame Clay. Tout fut arrangé entre les deux amis, et le colonel Wallis lui promit de lui aider en tout ce qu’il pourrait : son rôle fut de préparer la réconciliation. Il se fit donc présenter chez votre père, amena tout naturellement la conversation sur M. Elliot, son ami, un homme charmant, essentiel : il justifia son mariage, rejeta toute sa conduite passée sur l’amour passionné qu’il avait déjà pour sa femme quand sir Walter fit sa connaissance, et assura que le seul désir de son ami était de reconquérir l’estime et l’amitié de son aimable et respectable parent ; le colonel prépara si bien les voies et les esprits, que lorsque M. Elliot arriva, il trouva tout disposé en sa faveur, et fut reçu chez sir Walter comme un parent et un ami. Il put observer la belle veuve et déjouer ses plans : son unique occupation, avant votre arrivée, était de surveiller