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voix ; elle était adressée à Charles Smith, à Tumbridge, datée de Londres en juillet 1803 : elle était ainsi conçue :

« Mon cher Smith, j’ai reçu votre lettre et ce qu’elle contenait ; votre bonté me confond : plût au ciel qu’il y eût beaucoup de cœurs comme le vôtre ! Mais depuis vingt-trois ans que je suis au monde, je n’en ai rencontré aucun qu’on pût lui comparer. Je tirai hier la somme que vous m’indiquez. Un temps viendra, j’espère, où je pourrai m’acquitter, et faire pour d’autres pauvres diables ce que vous faites pour votre ami ; j’en chercherai les moyens et je les trouverai. En attendant, félicitez-moi ; je suis débarrassé de sir Walter et de sa fille, ils sont retournés à Kellinch et m’ont fait presque jurer d’aller les visiter cet été ; mais ma première entrée à Kellinch sera à titre de possesseur de ce domaine, et la belle Elisabeth n’aura pas le bonheur de voir son cher cousin avant cet heureux moment, et il sera marié avec quelque riche héritière. Le baronnet, qui se croit encore jeune et beau comme Adonis, pourrait bien me jouer le tour de se remarier et d’avoir un fils ; il est assez fou pour