Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lundi passer une heure avec moi, et me raconta l’histoire entière…

— L’histoire entière ! répéta Alice en riant ; elle ne pouvait pas être bien longue. Mais à présent, chère amie, quoiqu’il n’y ait rien de vrai dans mes droits sur M. Elliot comme sa future, j’en ai peut-être encore un peu comme cousine favorite ; je serai trop heureuse de vous être utile, vous n’avez qu’à me diriger : dois-je lui dire que vous êtes à Bath ? Me chargez-vous de quelque message ?

— Non, je vous remercie ; non certainement, je ne vous chargerai de rien pour lui ; dans la chaleur du premier moment, et croyant ce qu’on m’avait assuré, je pouvais peut-être tâcher de vous intéresser à mes malheurs et de faire partager cet intérêt à votre époux ; mais actuellement, que le ciel me préserve de… Non, chère Alice, je sens toute l’étendue de votre bonté ; mais je n’ai plus rien à demander à M. Elliot. » Alice n’insista pas : « Ne m’avez-vous pas dit, reprit-elle, que vous aviez connu M. Elliot depuis plusieurs années ?

— Oui, je vous l’ai dit.

— Et le connaissiez-vous beaucoup ? Étiez-vous liée avec lui ?

— Intimement ; il était l’ami d’enfance de