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chaque homme est refusé jusqu’au moment… Mais pourquoi seriez-vous cruelle pour votre cousin ? Laissez-moi plaider en faveur de… Je ne puis pas, en conscience, médire de mon ami actuel, mais de celui qui le fut : cette union n’est-elle pas convenable à tous égards ? Le même nom, l’héritier présomptif de votre père, un homme d’une figure et d’un esprit très-agréables ; laissez-moi vous recommander M. Elliot ; je suis sûre que le colonel Wallis vous en fera l’éloge ; et qui le connaît mieux que le colonel Wallis ?

— Ma chère madame Smith, interrompit Alice, il n’y a guère plus de six mois que la femme de M. Elliot est morte ; on ne peut supposer qu’il pense déjà à en courtiser une autre, et à se remarier.

— Oh ! si c’est là votre seule objection, s’écria vivement madame Smith, M. Elliot est heureux, et je n’ai plus besoin de parler pour lui. Ne m’oubliez pas, chère Alice, quand vous serez mariée ; dites-lui alors que je suis votre amie ; je suis sûre qu’il mettra autant de zèle à me rendre service pour l’amour de vous qu’il y a mis jusqu’à présent de négligence. Après tout, j’ai peut-être tort de me plaindre ; il a tant d’affaires, tant d’engagemens,