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sait-elle ; certainement quand mon père et la vicomtesse admiraient sa figure, il était tourné de ce côté-ci. » Le concert continua ; elle fut obligée d’avoir l’air d’écouter et de regarder les musiciens ; cependant elle tourna encore la tête du côté de Wentworth ; il n’y était plus ; peut-être cherche-t-il à s’approcher d’elle ; mais comment y parvenir ? Elle était entourée, enfermée. Que n’aurait-elle pas donné pour être à la place de M. Elliot, et pour que son cousin fût bien loin de là ! Elle n’écoutait plus ce qu’il lui disait ; elle ne lui parlait pas, et son éloge et sa curiosité étaient à présent loin de sa pensée ; elle aurait préféré un seul regard de Wentworth à tout ce que son frère avait dit à M. Elliot.

Le concert fut interrompu quelques instans. Il y eut du mouvement dans la salle ; on sortit, on rentra. Alice espérait que Wentworth pourrait se rapprocher d’elle ; mais M. Elliot était cloué à sa place, et ni sa sœur ni madame Clay ne trouvaient l’occasion de le déranger. Enfin elle entendit lady Dalrymple proposer d’aller boire du thé dans l’autre salle, et sa sœur appeler M. Elliot pour les accompagner. Alice aurait bien voulu en être dispensée, et rester à sa place ; mais comment, sous quel