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connaître ; il était si peu changé, que c’était impossible de s’y méprendre ; d’ailleurs, ils s’étaient jeté mutuellement un regard qui ne laissait pas le moindre doute ; elle vit, dans la physionomie de Wentworth, qu’il était prêt à saluer miss Elliot comme une ancienne connaissance, et dans celle de sa sœur, le dédain le plus marqué ; elle se tourna d’un autre côté, et ne fit plus la moindre attention au capitaine.

Le carrosse de lady Dalrymple, qu’elle attendait avec une extrême impatience, arriva enfin ; un laquais vint l’annoncer. La pluie avait recommencé ; miss Elisabeth parlait si haut à madame Clay, en lui disant de se presser pour ne pas faire attendre sa cousine la vicomtesse, qu’elle trouva ainsi le moyen d’apprendre à tous ceux qui étaient là que lady Dalrymple était sa cousine, et qu’elle venait la prendre dans son équipage ; mais ce qui affligeait un peu la fière beauté, c’est qu’elle n’avait aucun suivant pour lui donner la main : le cher cousin Elliot n’était pas revenu ; et, tout en grondant madame Clay de l’avoir envoyé ailleurs, elle s’appuya sur son bras, et s’avança vers la porte, accompagnée seulement du laquais de lady Dalrymple. Le capitaine Wentworth les laissa passer ; puis s’avançant vers