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dre que deux dames. Elisabeth regarda son amie et puis sa sœur ; l’un de ses regards disait : Ce sera vous ; l’autre : Ce ne sera pas vous. Alice les interpréta ainsi, et comme elle n’avait nulle envie d’être avec les illustres parentes, et qu’elle ne voulait pas qu’on la refusât, elle se hâta de dire qu’elle ne craignait pas la pluie, que ses bottines étaient fortes, qu’elles la garantiraient de l’humidité ; qu’avec le bras de son cousin Elliot elle serait bientôt à la maison, et qu’elle cédait avec plaisir la place à madame Clay. Mais, à sa grande surprise, madame Clay refusa de l’accepter, assura qu’elle n’irait point en voiture quand miss Elliot était à pied, et qu’elle espérait que M. Elliot voudrait bien aussi l’accompagner. Alice insista ; madame Clay fit de même, et, malgré les signes d’Elisabeth, persista. Alice et madame Clay mirent tant d’obstination dans leurs complimens, que M. Elliot et Elisabeth furent obligés de décider. Elisabeth prétendit que madame Clay avait un commencement de rhume qu’il fallait ménager. M. Elliot examina les bottines, et déclara que celles de sa cousine Alice étaient plus fortes : madame Clay fut donc obligée de céder, et de jouer le rôle de dame d’honneur de la noble Elisabeth. Alice, enchantée