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tion de sir Walter ; il fut content, et, fier de l’air d’opulence de son tenant, rechercha leur connaissance plus que les Croft ne recherchaient la sienne. Ils avaient à Bath beaucoup de relations plus agréables, et qui leur convenaient mieux ; leur relation avec la famille Elliot était plutôt une suite de circonstances qu’une liaison de choix ; leur ton, leurs goûts, leur genre de vie, étaient complètement opposés. Ils avaient conservé à Bath toutes leurs habitudes de campagne. On avait ordonné à l’amiral l’exercice à pied ; sa femme, qui n’existait que pour lui, l’encourageait en se promenant avec lui ; on les voyait toujours ensemble ; ils n’aimaient ni le jeu ni les nombreuses réunions, qui faisaient les délices de sir Walter et de sa fille. Alice, la seule qu’ils auraient voulu voir tous les jours, les rencontrait souvent ; mais elle était ordinairement dans le carrosse de lady Russel, et à côté d’elle ; il fallait alors se contenter d’un salut réciproque et amical ; mais celui de lady Russel était plus cérémonieux. Les Croft lui plaisaient assez, surtout madame, et, malgré cela, elle avait mis et mettait encore si peu d’empressement à se lier avec eux, qu’Alice était persuadée que, malgré toutes les bonnes quali-