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appris le malheur de Louisa et le retour de sa bien-aimée Henriette ; il s’offrit de servir de courrier, et d’aller chercher des nouvelles sûres toutes les vingt-quatre heures, ce qui fut accepté avec la plus tendre reconnaissance : le plus doux regard de son Henriette, et un serrement de main de sa cousine chérie, furent sa récompense. Il partit à cheval, et revint apportant de bonnes nouvelles : les intervalles du retour des sens de la malade étaient plus rapprochés : elle avait regardé son cousin, et avait eu l’air de le reconnaître. On exigeait encore les ménagemens les plus suivis ; il ne lui fallait aucune émotion. Le capitaine Wentworth s’était tout-à-fait établi à Lyme. Les parens furent plus tranquilles.

Mais Alice devait les quitter le lendemain, et tous appréhendaient ce moment. Que feraient-ils sans elle ? Elle seule leur donnait du courage ; ils étaient de tristes consolateurs les uns pour les autres. Cela fut tant et tant répété, qu’Alice, ne pouvant rester sans déplaire à lady Russel, qui venait la chercher, prit sur elle de leur conseiller d’aller s’établir à Lyme, à l’auberge, ou dans un logement particulier, jusqu’à ce que Louisa fût en état d’être transportée ; à Upercross, ils pourraient au moins,