Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sonné ? Enfin, je suis depuis long-temps convaincue que toutes ces professions très-utiles et très-honorables peut-être, n’en détruisent pas moins à la longue la fraîcheur et la beauté de ceux qui sont forcés de les exercer, et que ces deux avantages sont seulement le lot d’un bon gentilhomme vivant de ses rentes sur ses terres, ne faisant que ce qui lui plaît, dormant à son aise, mangeant bien, à des heures réglées, se promenant, sans autre occupation, sans autre pensée que de jouir de la vie et de ses propriétés : voilà ceux qui conservent avec leur santé leur belle et bonne apparence, et qui n’ont point d’âge : j’en sais et j’en vois à qui je ne donnerais pas plus de trente ans s’ils n’avaient pas des enfans de vingt. — Et quelques années par-dessus, dit Alice en riant. » Sir Walter fronça le sourcil, Elisabeth releva la lèvre ; et tous deux enchantés de l’esprit de mistriss Clay et de son adroite flatterie, lui proposèrent une promenade, et laissèrent Alice à ses pensées, plus favorables aux marins que celles de son père.

Il semblait que sir Shepherd, en insistant comme il l’avait fait pour en avoir à Kellinch-Hall, eût été doué de prophétie : le premier locataire qui se présenta fut un amiral Croft :