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sûreté ; les bosquets, les jardins seront soignés comme ils l’ont toujours été. Vous, ne craignez rien, miss Elliot, votre jardin de fleurs ne sera pas négligé.

— Quant à tous ces objets, répondit froidement sir Walter, supposé même que je pusse me résoudre à louer ma maison, je ne prétends nullement, je vous assure, abandonner ainsi ce que je réservais pour mes plaisirs. Je ne me sens pas du tout disposé à favoriser un homme qui, pour quelques misérables guinées, s’impatronisera dans mes possessions ; il aura le parc, à la bonne heure, et peu de marins, je crois, peuvent se vanter d’en avoir vu un semblable ; mais j’imposerai d’abord les restrictions qu’il me plaira sur tout ce qui était à mon usage. Je ne me soucie nullement que les bosquets et les jardins, non plus que les boulingrins, soient à l’usage de tout le monde, et qu’on puisse s’y promener à toutes les heures. Je recommande à miss Elisabeth Elliot d’être sur ses gardes, et de ne point céder non plus son jardin de fleurs. Je le répète, je suis très-peu disposé d’accorder aucune faveur à un locataire, fût-il amiral ou prince ; c’en est une assez grande que de consentir qu’il habite Kellinch-Hall. »