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contre un homme qui sortait aussi d’une chambre ; elle eut bientôt reconnu celui qu’ils venaient de rencontrer. Un jockei qu’elles avaient vu dans la cour de l’auberge en y entrant, était en deuil ainsi que l’étranger ; ce qui leur prouva qu’il était son domestique, et qu’il logeait dans la même auberge. Cette seconde rencontre, tout aussi rapide que la première, aurait pu lui prouver, si elle eût été moins modeste, qu’elle plaisait excessivement à l’inconnu, qui paraissait être un homme bien né. Elle entendit cette fois le son de sa voix ; il lui fit gracieusement des excuses d’avoir passé aussi près d’elle. Il paraissait avoir environ trente ans ; sans être aussi bien que Wentworth, sa tournure était agréable. La femme la moins vaine s’aperçoit toujours, dit-on, de l’impression qu’elle produit, et quand elle est favorable, elle en sait gré à celui qui l’éprouve : sans se rendre raison à elle-même de ce qui le lui faisait désirer, Alice aurait voulu savoir au moins son nom, et bien sûrement ce désir était réciproque.

Le déjeûner était presque fini, quand on entendit sous les fenêtres le roulement d’un carrosse, le premier qu’ils eussent entendu depuis qu’ils étaient à Lyme ; ils coururent à