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voulait se reposer, se reposant quand on voulait courir, préférant toujours la route opposée à celle qu’on voulait suivre ; se plaignant du soleil, des nuages, du chaud, du froid, des chemins, enfin insupportable. Alice fit en vain ce qu’elle put pour la dissuader de sortir, lui offrant de rester avec elle ; mais Maria ne l’écouta point, et voulut qu’elle vînt aussi : Ces étourdies, lui dit-elle, courent toujours en avant, et vous serez avec moi. » Elles se disposèrent donc à partir, Alice ne pouvant empêcher cette espèce de nécessité, suite des habitudes de famille, de ne rien faire sans le communiquer aux autres, qu’on le désire ou non. « Je ne puis deviner, disait Maria, ce qui peut faire penser à mes belles-sœurs que la promenade me fatigue ; j’ai deux ou trois ans de plus qu’elles, mais je marche aussi légèrement : ces étourdies auraient été très-mécontentes si j’étais restée ici. Peut-on refuser quand on vient vous chercher ? Il faut toujours faire ce que ces dames ont dans la tête. »

Au moment où elles allaient partir, les deux chasseurs revinrent ; ils ramenaient un jeune chien qui troublait leur chasse, et pensaient à la continuer ; mais les jeunes dames