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à mettre son nom en tête de ses productions. Dans le sein de sa famille ou de ses amis intimes, elle en parlait librement, jouissait des éloges, profitait des remarques et se soumettait à la critique ; mais avec des étrangers, elle évitait, autant qu’il lui était possible, toute allusion à son caractère d’auteur.

Elle lisait avec beaucoup d’expression et d’effet ; un ouvrage doublait de valeur en étant lu par elle, et probablement les siens y auraient beaucoup gagné ; mais ils ne participaient à cet avantage que pour sa famille, et c’était les ouvrages des autres qu’elle aimait à faire valoir. Elle était enthousiaste des beautés de la nature ; un beau paysage en réalité ou en peinture l’enchantait, et elle en parlait avec chaleur et discernement. Dans sa jeunesse, elle était passionnée de l’ouvrage de Gilpin sur le pittoresque ; l’âge la calma sans cependant changer ses opinions ; elle en changeait rarement soit sur les livres, soit sur les hommes, tant son premier jugement était sûr et raisonnable ! Elle avait