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aussi accepta-t-elle avec empressement l’invitation que lui fit sa mère de se retirer et d’aller se coucher. Ses parens ne voyaient dans son trouble que l’effet naturel du ressentiment qu’elle éprouvait des humiliations qu’elle avait eu à supporter et de la fatigue d’un assez long voyage. Ils se séparèrent d’elle en ne doutant nullement qu’elle ne dût bientôt s’endormir profondément. Le lendemain, ils la trouvèrent beaucoup moins bien qu’ils ne l’avaient espéré ; cependant, ils ne conçurent pas le moindre soupçon sur la nature et la gravité de son mal. Ils ne pensèrent pas qu’il avait sa source dans son cœur. Ce soupçon eût cependant été assez naturel à des parens, dont la fille revenait à l’âge de dix-sept ans après une première excursion de plusieurs mois.