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CHAPITRE V.


Les visions romanesques de Catherine étaient évanouies ; elle était complétement désabusée ; Henri avait plus fait en quelques instans, pour l’éclairer sur l’extravagance des derniers effets de son imagination, que toutes les leçons qu’elle avait déjà reçues, que tous les désappointemens qu’elle avait éprouvés. L’humiliation qu’elle ressentait était grande : les reproches qu’elle se faisait étaient amers ; c’était déjà beaucoup pour elle de se trouver condamnable à ses propres yeux, mais de l’être à ceux de Henri, c’est ce qui mettait le comble à ses tourmens. Ses soupçons qui lui semblaient si criminels étaient connus de lui ; il allait