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que c’était manquer à l’amitié que de l’entraîner en quelque sorte dans un appartement dont la vue devait déchirer son cœur. Et la colère du Général ne devait-elle pas être plus dangereuse pour Éléonore qu’elle ne pouvait l’être pour elle-même ? D’ailleurs elle pensait que seule elle serait plus à même de tout observer. D’un autre côté, elle ne pouvait se permettre de laisser paraître la moindre chose des soupçons qui la tourmentaient et qu’heureusement Éléonore semblait n’avoir jamais eus devant elle ; elle n’aurait pu chercher les preuves de la cruauté du Général, preuves qui pour le bonheur de celui-ci avaient échappé jusqu’alors ; mais qu’un secret pressentiment lui disait devoir exister, sous une forme quelconque, peut-être sous celle d’un