Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/433

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une chambre semblable à celle dont il venait de faire la description, qu’enfin elle ne craignait rien.

En approchant du terme de son voyage, elle sentit se réveiller dans toute sa force l’impatience qu’elle avait de découvrir de loin l’abbaye ; cette impatience avait été suspendue par les contes de Henri. D’après l’idée qu’elle s’était faite, elle s’attendait à voir les énormes murs d’un vaste bâtiment gothique, dont les pierres grisâtres porteraient l’empreinte du tems, s’élevant majestueusement au-dessus d’une forêt de chênes antiques ; les derniers rayons d’un beau soleil couchant frapperaient de hautes fenêtres et tombant sur des carreaux de vîtres, dont la plupart seraient de verres de diverses couleurs, ils réfléchiraient des feux qui ren-