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Elle finit aussi par acquérir quelques connaissances sur d’autres objets : sans être capable de faire des vers, elle parvint à goûter ceux qui étaient bien faits ; sans être virtuose, sans s’extasier quand elle entendait un morceau de Rossini, elle parvint à l’écouter sans ennui, et même à juger assez sainement de l’exécution. Mais le dessin était encore resté pour elle une occupation inconnue ; elle n’en avait pas la plus légère notion, et n’aurait pu crayonner la plus simple esquisse ; n’ayant aucune amie de cœur dont elle désirât conserver l’image tracée de sa main, n’ayant encore rencontré aucun homme qui occupât son imagination, elle regrettait peu et ne sentait nullement la privation du plus aimable des arts.