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pour M. Perry. J’espère qu’il viendra bientôt à Hartfield ; il sera si content de voir mes petits.

— Je compte sur lui demain : j’ai à le consulter sur un ou deux points et, ma chère, je vous conseille de lui laisser examiner la gorge de la petite Bella.

— Oh, Monsieur, sa gorge va tellement mieux que je n’ai plus d’inquiétude à ce sujet ; j’attribue cette amélioration soit aux bains de mer qui lui ont très bien réussi soit à l’application d’un liniment ordonné par M. Wingfield.

— Si j’avais su, ma chère, que vous aviez besoin d’un liniment je n’aurais pas manqué d’en parler à…

— Vous semblez, Isabelle, avoir tout à fait oublié les Bates, interrompit Emma, je ne vous ai pas entendu prononcer leur nom.

— Je suis honteuse de ma négligence, mais vous me donnez de leurs nouvelles dans la plupart de vos lettres. J’irai demain rendre visite à cette excellente Mme Bates et je lui conduirai mes enfants ; elle et Mlle Bates sont toujours si heureuses de les voir. Quelles braves créatures ! Comment vont-elles, Monsieur ?

— Mais assez bien, ma chère ; toutefois la pauvre Mme Bates a eu un très fort rhume, le mois dernier.

— Comme j’en suis fâchée ! Mais les rhumes n’ont jamais été aussi nombreux que cet automne. M. Wingfield a rarement vu autant de malades, sauf dans une période d’influenza.

— C’est, en effet, un peu ce qui s’est passé ici, mais pas à ce point ; Perry dit que les rhumes ont été assez fréquents, mais qu’il a vu de plus mauvais mois de novembre ; dans l’ensemble, Perry ne considère pas cette année comme particulièrement mauvaise.

— Mais je crois que M. Wingfield partage cette opinion, sauf en ce qui concerne…

— La vérité, ma chère enfant, c’est qu’à Londres la saison est toujours mauvaise. Personne ne se porte bien à Londres ; c’est une chose terrible que vous soyez forcée d’y vivre : si loin et au mauvais air !

— Il ne faut pas, Monsieur, confondre notre