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reuses.

M. Woodhouse fini par accepter le projet comme définitif et, tous ceux dont il avait coutume de prendre l’avis l’ayant assuré que son bonheur y trouverait son compte, il se montra disposé à envisager la possibilité de sa réalisation d’ici un an ou deux !

Mme Weston, de son côté, avait été extrêmement surprise, en recevant les confidences d’Emma ; mais elle se rendit compte aussitôt du bonheur qui allait échoir à son amie ; c’était un mariage ai avantageux à tous les points de vue qu’elle se jugea sévèrement de ne l’avoir pas toujours souhaité. Combien peu d’hommes, parmi ceux susceptibles de prétendre à la main d’Emma, eussent renoncé à leur chez soi pour Hartfield ! Et qui, excepté M. Knightley, aurait été capable de faire preuve d’assez de patience envers M. Woodhouse, pour rendre cet arrangement possible ? La difficulté de régler la situation du pauvre M. Woodhouse avait toujours été envisagée dans les projets que M. Weston et elle avaient formés concernant un mariage entre Frank et Emma ; mais la conciliation des titres d’Enscombe et de ceux d’Hartfield était restée à l’état de problème. M. Weston lui-même n’avait jamais pu proposer une solution et se contentait de dire : « Cette affaire s’arrangera toute seule ! Les jeunes gens trouveront le moyen ». Mais dans le cas présent au contraire rien n’était laissé au hasard, ni confié à l’avenir. Tout était réglé, clair, définitif. C’était une union qui promettait tous les bonheurs et qu’aucun obstacle ne pouvait retarder. Mme Weston, avec son bébé sur les genoux, se laissant aller à ces agréables réflexions, était une des plus heureuses femmes du monde. La nouvelle fut également une surprise pour M. Weston, du moins pendant cinq minutes ; au bout de ce temps il était déjà familiarisé avec cette idée ; il vit tous les avantages de ce mariage et s’en réjouit autant que sa femme ; son étonnement fut de courte durée et au bout d’une heure