Page:Austen - Emma.djvu/270

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sont dûs pour votre offre si aimable. M. Elton avait eu la bonté d’écrire à Jane à ce sujet, sinon nous aurions été heureuses… mais deux offres de ce genre en un jour ! On n’a jamais vu de pareils voisins ! J’ai dit à ma mère : « Sur ma parole, maman… » Je vous remercie, sa santé est bonne ; elle est chez M. Woodhouse, je lui ai fait prendre son châle, car les soirées sont fraîches, son grand châle neuf, le cadeau de noce de Mme Dixon. Il a été acheté à Weymouth et choisi par Mme Dixon ; il y en avait trois autres et ils hésitèrent un peu avant de se décider ; le colonel Campbell était d’avis d’en prendre un de couleur olive. Ma chère Jane, êtes-vous bien sûre que vous ne vous êtes pas mouillée les pieds ? Il est tombé quelques gouttes et j’ai toujours peur ; mais M. Frank Churchill a fait preuve d’une extrême courtoisie… On avait du reste étendu un tapis devant la porte. Oh ! monsieur Frank Churchill, vous ai-je dit que les lunettes de ma mère sont toujours en parfait état ? La vis n’a pas bougé. Ma mère parle souvent de votre bonne grâce. N’est-ce pas, Jane ? Ah ! Voici Mlle Woodhouse. Je vous remercie… Comment trouvez-vous que Jane est coiffée ? Vous êtes si compétente ; elle se coiffe toute seule ; elle fait preuve d’une extraordinaire habileté ! Aucun coiffeur de Londres, je suis sûre, ne pourrait… Voici le docteur Hughes et Mme Hughes ! – Comment allez-vous ? Cette fête est tout à fait délicieuse, n’est-ce pas ? Où est ce cher M. Richard ? Le voilà ! Ne le dérangez pas surtout ; son temps est beaucoup mieux employé en conversation avec les jeunes filles. – Comment allez-vous tous ? Il me semble entendre une autre voiture. Probablement celle de ces excellents Cole. Et quel feu magnifique. Je suis rôtie. – Non, merci, pas de café. Un peu de thé, s’il vous plaît, Monsieur, tout à l’heure ; je ne suis pas pressée. – Comment ! on me sert déjà. Tout est excellent.

(À suivre.)