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— Vous n’obtiendrez aucun éclaircissement de Mlle Bates, reprit Emma, elle se confondra en remerciements et en expressions de reconnaissance, mais elle ne dira rien ; elle n’écoutera même pas vos questions. Je ne vois aucun avantage à consulter Mlle Bates.

— Mais elle est si amusante, si extrêmement amusante ! J’aime beaucoup entendre parler Mlle Bates.

— À ce moment, M. Weston arriva et ayant été mis au courant de ce dont il s’agissait, donna son entière approbation.

— Certainement, Frank, allez chercher Mlle Bates ; elle approuvera notre plan, j’en suis sûr ; je ne connais pas une personne plus apte à dénouer les difficultés. Nous faisons trop d’embarras. Elle nous enseignera la manière d’être content de tout. Mais, amenez-les toutes les deux.

— Toutes les deux, Monsieur ! Est-ce que la vieille dame… ?

— La vieille dame ! Mais non ; je fais allusion à la jeune. Je vous considérerais comme un sot si vous ameniez la tante sans la nièce.

— Excusez ma distraction, Monsieur ; puisque vous le désirez, je m’efforcerai de les amener l’une et l’autre.

Et il partit sur le champ.

Bien avant le retour de Frank Churchill, Mme Weston avait examiné de nouveau le couloir et en femme soumise s’était rangée à l’avis de son mari ; en conséquence il fut décidé que la salle à manger serait utilisée. Tout le reste du programme, du moins en théorie, paraissait extrêmement simple : on se mit d’accord sur l’éclairage, la musique, le thé, le souper ; Mme Weston et Mme Stokes devaient résoudre les petites difficultés qui pourraient se présenter par la suite. On savait pouvoir compter sur tous les invités ; Frank avait déjà écrit à Enscombe