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Pour eux rien ne resta dans l’obscurité, tout phénomène, produit par un courant galvanique, trouvait son explication facile. Ils pensaient avoir à leur disposition l’agent qui préside toutes les fonctions ; ils croyaient pouvoir doser à leur gré la quantité de fluide nerveux pour entretenir l’être vivant dans les meilleures conditions physiologiques. L’économie éprouvait-elle un trouble ? était-elle sous l’action d’une paralysie ou sous celle d’une maladie ayant pour cause une surexcitation nerveuse ? pour la première il suffisait d’accroître l’influx nerveux en infusant une certaine quantité d’électricité, pour la seconde, au contraire, ils soutiraient le fluide. Avec de pareilles théories et plusieurs succès, l’électricité était devenue une panacée universelle ; l’art de guérir avait fait son dernier pas et le problème était résolu.

Le temps et l’expérience démontrèrent combien ces belles théories étaient illusions : l’emploi de l’électricité, alors mal raisonné, devint abusif ; aux quelques succès constatés, vinrent se joindre grand nombre d’écueils et cette médication tomba dans l’oubli pour plusieurs années. Malgré ces faits peu encourageants, Galvani poursuivit ses recherches sur cette importante question ; en 1786, il remarqua que si l’on faisait communiquer, au moyen d’un arc métallique, les nerfs lombaires d’une grenouille morte depuis peu avec les muscles des jambes, on obtenait de vives contractions. Ce phénomène fut pour Galvani le résultat d’une électricité inhérente à l’animal (fluide vital de Galvani), électricité qui, en passant des nerfs aux muscles, par l’intermédiaire d’un arc métallique, avait pour effet de faire naître le mouvement. Le célèbre physicien de Bologne trouva des contradicteurs parmi lesquels le plus illustre fut Volta. Ce physicien, au