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asphyxiés. Ainsi le sang est noir et très-liquide, il est accumulé dans les cavités droites du cœur et dans les gros vaisseaux, les organes parenchymateux sont engoués, les centres nerveux congestionnés, etc. Tout nous indique que l’élément nutritif manque d’oxygène ; ce qui avait fait croire que les actes respiratoires étant suspendus, l’hématose avait cessé de s’accomplir ; dès lors le sang était devenu délétère et avait porté la mort dans tous les organes. Aujourd’hui, quand on a remarqué que le temps nécessaire à la foudre pour éteindre à jamais la vie était tellement court qu’une seule inspiration ne pouvait pas s’accomplir, on est revenu de cette erreur. Il n’y a dès lors plus moyen d’expliquer les caractères que présente le sang d’un foudroyé par l’absence de l’hématose mais seulement par l’action spoliatrice de l’électricité. En un mot, il se passe dans l’économie ce qu’on constate dans le Voltamètre quand on décompose l’eau. Ajoutons à cette désoxydation une violente commotion dans les centres nerveux, pouvant produire des déchirures et nous aurons les causes véritables de cette mort subite.

Cette remarque, pleine d’intérêt, nous explique assez bien les propriétés anesthésiques de la foudre et d’un courant quelconque. Elle pourrait être invoquée, peut-être, pour nous donner l’explication de certaines cures qui nous paraissent mystérieuses. Ne serait-ce pas, comme l’a dit M. Hiffelsheim, en vertu de cette propriété qu’un courant continu est préférable dans le traitement de certaines névralgies, dans celui des paralysies générales et dans quelques maladies (chorée, tétanos, etc) qui se manifestent par une excitation nerveuse ? Pour notre compte nous penchons beaucoup vers cette hypothèse.

Cet espoir suffira, nous l’espérons, pour nous montrer