possible d’admettre une identité parfaite entre les deux fluides qui nous occupent. Comment croire en effet que l’influx nerveux est la conséquence des actions produites par la machine animée puisque c’est lui-même qui la met en jeu, dirige, règle et précise ses mouvements : il doit donc naître au moins en même temps que les rouages. Il est pourtant vraisemblable et l’exposé que nous avons fait nous le démontre, de penser que tous les êtres sont régis par une même force, qu’ils possèdent la même essence, essence variant dans ses attributs, avec l’organisation et l’arrangement de la matière. Mais cet invisible, cet impondérable, ce Mens agitat molem où réside-t-il ? quelle est la nature de cet éther qui ne peut nous avertir de sa présence que par ses effets ? Tel est le problème posé depuis un temps immémorial, resté jusqu’ici sans solution et chez lequel l’hypothèse a toujours remplacé le positif. Quoi qu’il en soit, pour revenir à notre sujet, il nous semble plus juste de considérer l’électricité comme une exciteur très-énergique du système nerveux, et c’est cette propriété qui lui donne la faculté de triompher d’un grand nombre de maladies auxquelles on a opposé tous les traitements qui paraissaient être indiqués. Cette assertion prendra, nous l’espérons, plus de forces quand nous nous serons occupé des effets physiologiques du fluide électrique et de son action dans quelques cas pathologiques.
Avant d’aborder l’action des courants sur les tissus, il serait peut-être utile de les faire et d’exposer leur théorie ainsi que celle des appareils électriques qui leur donnent naissance. Cette étude nous ferait sortir de notre cadre et nous préférons la supposer connue ou renvoyer le lecteur aux divers traités de physique ou d’électricité appliquée à la médecine.