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412 EXTRAITS DIVERS.

’Terpsichore, excitée au bruit des instruments, Joint a des pas légers de justes mouvements. De l’esprit d’Apollon une vive étincelle Des filles de Mémoire anime les concerts ; . Et, chef de leur troupe immortelle,

Il rassemble en lui seul tous leurs talents divers.


EXTRAITS DIVERS.

1. Eclogarium. Quelques biographes modernes, trompés par ce mot et par celui d’Edyilia qui sert de titre aux poésies qui précèdent, ont hardiment avancé qu’Ausone avait écrit des idylles et des églogues. Le mot eclogarium ne se trouve chez aucun auteur latin avant Ausone. Cicéron, une seule fois (Lettres à Atticus, l. xvi, ép. 2), emploie le mot eclogarii, pour désigner ou des esclaves chargés de noter les plus beaux passages de ses ouvrages pour en faire des extraits, ou ces extraits eux-mêmes. Eclogarium n’a d’autre sens qu’ecloga, dont il est le diminutif, et qu’edyllium ou epyllium, noms appliqués par Ausone à plusieurs de ses poëmes (Edyll. vi et xiii). Les éditeurs, trouvant ce mot dans les manuscrits en tête de quelques-unes des pièces qui vont suivre, ont formé de ces pièces une partie distincte des œuvres d’Ausone, et les ont réunies sous ce titre. Mais alors le pluriel, eclogaria, eût été plus convenable. (Voir la note 1 sur le mot Edyilia, p. 348.) Du reste, il ne faut pas croire avec M. Weichert (Poetarum Latin, reliquiæ, p. 367) que ce titre soit d’Ausone ; dans plusieurs éditions il n’existe pas, dans celle de Vinet, par exemple, où ces pièces font partie des Edyilia et n’ont point de titre particulier.

La plupart de ces poëmes contiennent des recettes astrologiques, des explications du calendrier romain, des indications de fêtes, etc. Ce recueil est comme un almanach, une espèce de Double Liégeois à l’usage des écoliers, des sorcières et des derniers païens de l’ancienne Rome. On n’y rencontre ni esprit ni poésie. Plusieurs des pièces qui le composent ont été retrouvées dans les manuscrits sans nom d’auteurs, et recueillies par Burmann dans son Anthologie avec beaucoup d’autres du même genre. Comme elles font partie de toutes les éditions d’Ausone, nous les avons conservées, mais il est peut-être à regretter qu’on ait chargé notre poëte de ce fatras étranger, qui alourdit sa besace.