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VII. Aquilée.

Ce n’était point ici ta place : cependant un surcroît d’éclat récent te range la neuvième, Aquilée, parmi les villes célèbres. Colonie italienne, assise en face des montagnes d’Illyrie, on vante ton port et tes remparts ; mais ton plus beau titre de gloire, c’est d’avoir été choisie par Maximus en ses derniers jours pour être témoin de l’expiation tardive, après un lustre entier, des crimes de cet ancien goujat de nos armées. Heureuse d’avoir pu contempler l’agréable spectacle d’un si grand triomphe, tu as vu punir par un guerrier de l’Ausonie ce bandit de la Bretagne.


VIII. Arles.

Ouvre, double Arélas, ouvre tes ports, aimable hôtesse, Arélas, petite Rome des Gaules, voisine de Narbo Martius, et de Vienna qui doit sa puissance aux colons des Alpes. Le cours rapide du Rhône te divise en deux parts si égales, que le pont de bateaux qui réunit les deux rives forme une place au milieu de ton enceinte. Par ce fleuve, tu reçois le commerce du monde romain, et tu le transmets à d’autres, et tu enrichis les peuples et les cités que la Gaule, que l’Aquitaine enferme en son large sein.


IX. Mérida.

Je dois te chanter après ces villes, Emerita, illustre cité des Ibères, qu’un fleuve arrose en courant à la mer, et devant laquelle toute l’Espagne abaisse ses faisceaux. Corduba ne peut te disputer ton rang, ni Tarraco avec sa puissante forteresse, ni Bracara si fière des trésors qu’elle puise au sein de l’océan.