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été longtemps, dit-on, assez estimée[1] : elle a pu l’être des bibliophiles, à cause de sa rareté ; mais les critiques qui l’ont lue en ont jugé autrement[2].

Nous avons profité de ces divers travaux, et librement usé des secours qu’ils nous présentaient. Nous avons revu le texte avec le plus grand soin sur les meilleures éditions ; nous avons rétabli quelques pièces que les premiers éditeurs avaient trouvées sous le nom d’Ausone dans les manuscrits, et que Tollius et Fleury avaient arbitrairement rejetées ; dans un Appendice, à la fin de chaque volume, nous avons réuni tous les documents relatifs à l’histoire politique ou littéraire du siècle d’Ausone, les édits des empereurs, les œuvres, assez rares, qui nous restent de ses contemporains, de ses amis, les lettres de Symmaque et de saint Paulin ; enfin, peu rassuré sur le mérite de notre traduction, car de ce côté nous étions livré à nos propres forces, nous n’avons rien négligé pour donner au moins une édition correcte et complète d’un écrivain estimé que nous avons pu souvent mal comprendre et mal traduire.

e-f. corpet.
Avril 1842.

  1. M. Weiss, Biogr. universelle de Michaud, 1re éd., art. Ausone. — Coupé, Soirées littéraires, t. VI, p. 346.
  2. « Nous n’avons qu’une médiocre traduction des œuvres d’Ausone, celle de l’abbé Jaubert. » (M. F.-Z. Collombet, Histoire civ. et relig. des lettres latines au ive et au ve siècle, p. 28, note.) « Ein elendes Machwerk, meist nach des Floridus Intepretation, ohne allen Geschmack. » (Ludw. Tross, Des D. M. Ausonius Mosella, p. xvi.) — J’aurais mauvaise grâce à médire de mon prédécesseur l’abbé Jaubert, quoique son travail m’ait peu servi : je sais trop ce qu’un premier traducteur a de difficultés à vaincre. Je ferai seulement observer que s’il a pu s’aider, comme il s’en vante (Discours préliminaire, p. lxxiii), des conseils et des lumières des académiciens de Boze et Souchay, il est étonnant qu’il n’ait pas mieux réussi.