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LE NOUVEL ART D’AIMER
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phémer, nous chercherions ici les conditions qui feront fleurir en nous cet Éden, ou mieux, qui le laisseraient porter ses fleurs, ses fruits.

La vie ne peut être un Éden que par l’amour. Avec l’amour elle est un paradis envers et contre tout.

Seulement attention ! L’amour est un miracle. C’est un miracle naturel. É. Boutroux n’a-t-il pas dit : « La nature même est surnaturelle ? »

Et Stendhal renchérit :

« L’amour est le miracle de la civilisation. On ne trouve qu’un amour physique et des plus grossiers chez les peuples sauvages ou trop barbares. » « L’amour, voie làctée » dit-il, expression ravissante.

Il s’agit donc de mettre le miracle avec nous.

Qui n’admet pas le miracle
n’admet pas même la naissance de l’homme[1] — car elle échappe à toute loi possibiliste — et il s’opère de toute poésie c’est-à-dire de la raison sans frontières. Or l’amour c’est la chair, c’est le doux corps de toute poésie. C’est aussi la racine de l’immortalité même terrestre : Imaginez Pétrarque avec son œuvre de savant humaniste seulement, sans ses sonnets à Laure, nul de nous n’aurait su son nom.
  1. L’enfant qui n’a jamais connu son père reproduit des tics de la marche comme du caractère de son père. Cela, la science ne l’expliquera pas.