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LE NOUVEL ART D’AIMER

Mais veille à vos commencements et bride la nervosité. La belle humeur est la moitié du bonheur.


Et quand vous aurez mis au monde l’amour,
il s’agira de l’élever comme un enfant, de le continuer, de le mener à son summun, à son apothéose.


L’illusion
est une plante fragile, mais tenace. Elle casse et elle repousse. Il s’agit de renaître tout neuf à chaque jour pour lui trouver un goût, une saveur nouveaux. La jeunesse n’est pas l’âge de l’illusion, car étant encore veuve (vide) et déserte, elle ne renouvelle pas l’espoir plus que le reste. Je viens lui étoffer la vie comme à la deuxième, à la troisième jeunesse.

Dans un amour vécu sans en sauter, on reprend chaque jour des illusions qui sont la découverte des réalités douces. On en retrouve en pénétrant dans les couches du réel savoureux. La vie n’est plate, sans grain sous le doigt, elle n’est courante, sans accent, que pour les gâcheurs qui n’échangent que des débuts et que des apparences faute d’insister et par pauvreté d’esprit.

Les peuples heureux, dit-on, n’ont pas d’histoire. Il faut montrer celle des gens heureux et demander comment ils font.

Pour que le lien ne claque pas sous les saccades, les horions de l’adaptation, il faut tracer la conscience amoureuse que les peuples ont laissée au hasard.