Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
LE NOUVEL ART D’AIMER

C’est dans la minute sacrée, dans la décision de grandeur, de don suprême, celle qui mord ton intérêt au salut de n’importe qui, que ton regard est si beau, jeune homme, jeune femme, que l’amour se lève et vient à ta rencontre.

Mariage pauvre en délices
celui qui ne se demande que la joie.

Soufflez l’enthousiasme et tout vous viendra par surcroît[1].

Car il y a plus à se demander que le bonheur pour que vive l’amour. Par la suite, et j’en ai fait l’expérience, quand l’homme ou quand la femme est frappé par un acte de noblesse de l’autre, quand l’autre est grand, soit-ce en ses petits procédés, c’est là qu’il nous attache pour toujours.

En amour, comme pour la terre, ce n’est pas la conquête, c’est la grandeur qui dure.



Et ne crois pas que cette tâche
effraye la femme fière et douce, la Française : c’est depuis le fond des âges qu’elle t’attend pour tout donner, c’est-à-dire cela qu’on ne pensait pas à lui demander :
l’absolu c’est-à-dire le don total
celui qui, dans tous les sens, donne et sauve parce qu’il pose enfin sur la pierre angulaire où la race, où la femme et l’enfant bâtiront leur église.
  1. Voir comme complément de ce livre : Les Commandements de la femme par Aurel.