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ÉPOUX
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pecter nos drapeaux. Faisons-les si beaux qu’on pâlisse en les voyant.

Oui qu’on pâlisse de l’honneur qui se relève sans le sang, par lui-même.

Accordons-nous. Différer c’est haïr, c’est se souvenir des partis imbéciles. Nous ne nous sauverons que par l’union. Les Français ne s’aiment pas assez.

Je mets comme cadeau dans la corbeille des époux le grand devoir d’amener les Français à s’entr’aimer tous comme ils le méritent. L’égoïste qui avait cru se garder pour soi ne savait même pas s’aimer. Il vit, il meurt sans amis comme un chien. Une belle nature ne se dilate qu’en se donnant.

« La force ne fonde rien », dit Napoléon. Je dis : c’est la grandeur qui dure. Et pas de grandeur hors de la protection des faibles et des vaincus.


La grandeur, aujourd’hui
c’est le don aux nôtres, à ceux qui appellent au secours dans ce pays et à ceux qui n’appellent pas. Et pas de vergogne ; savoir qu’appeler c’est aimer, que courir à l’appel c’est mieux.
Et ne pas dire, ne plus dire
jamais : « Attendre », ni « à chaque jour suffit sa peine », ne pas choisir l’instant surtout ! Mais sauver l’essentiel à la minute où Dieu nous le désigne. Il faut pouvoir entre deux portes régler l’éternité.


La minute sacrée
des résolutions hautes ne peut jamais qu’être volée au travail, aux fâcheux, aux déchiqueteurs de nos jours, à nos rongeurs en somme.

Volons-la régulièrement toujours.