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LE NOUVEL ART D’AIMER


À la femme heureuse,
il appartiendra donc de rendre au monde par la voix des poètes à venir, l’accent du bonheur réussi, puisque les grands poètes n’ont illustré que les amours manquées.
La France, la nation la plus
haute en civilisation doit susciter le poète des amours bien menées, celui que nous cherchons à fomenter ici, dont la beauté passera celle de Pétrarque — on ne dépasse pas celle de Dante — quel dommage qu’il ait illustré une sotte, celle qui a osé rire de lui.
À la France d’enfanter le poète
qui deviendra plus grand plus il aura sa femme, plus il l’aura de cœur, d’esprit, de corps[1].

Ne méprisons pas trop le corps, ce brave ; mais sachons lui désobéir en beau pour susciter les amours héroïques, celles qui pourront éclairer l’humain dans ses ténèbres.


Parmi les amants
sans caresses et sans preuves
qui ont ému le cœur du monde : je citerai Axel Fersen. Je prends sur moi de défier la malignité publique qui attribua Fersen à Marie-Antoinette.

Il n’en fut rien et je vais le prouver 1 — par la connaissance de l’homme et de la femme en général ;

  1. Le poète Gustave Zidler a supérieurement chanté l’amour vécu et la famille sans donner pourtant assez de place à la femme qui n’y est qu’une nébuleuse.