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AMANTS
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semblerait décourageante si on ne l’empoignait pas avec ses forces fraîches et avant la fatigue.

Sitôt que le plus lourd est fait, on a des ailes pour le reste. Et par ces gelées de janvier, on a chaud.


Tu aimes comme tu travailles.

Tu vises, mon ami, cette jeune artiste qui étudie la sculpture ? Tiens-toi bien : elle sait ce que signifie le geste…

S’il est direct, s’il fonce, elle est tranquille. S’il est mou, s’il lanterne, si les bras sont ballants, la poignée de main veule, elle est fixée. Tu n’es pas pour elle vaillante.

La jeune artiste te plaît au grave ? Soit. Ne te machine pas surtout : ça se verrait. Sois instantanément celui qu’elle attend de toi, ressuscite par elle et tu seras heureux.

Tu aimes, tu te bats
comme tu travailles. Le travail c’est le combat pour la paix, pour l’amour.

L’homme ou la femme qui ne veut pas travailler ou qui veut travailler le moins possible, travaille pour l’ennemi, pour la mort.


Trois jeunes ouvriers délurés et charmants,
plombiers peut-être, dans ma rue, entouraient hier mon trottoir ouvert sur un point : « Il faut faire ceci » dit l’un qui pérora là-dessus deux minutes. « Et ceci » dit le deuxième. « Moi dit le troisième je commencerais par… » Et il alla chercher l’outil oublié.

« Écoutez-les, dit ma mercière sur sa porte. Ils sont là depuis vingt minutes et vous savez le prix