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LE NOUVEL ART D’AIMER

Les fatalités du conjoint.

Nous serons toujours obligés de nous y soumettre[1]. Mais tout nous réussit pourvu qu’on s’en soucie à deux et que, dans l’intervalle séparant, on fasse à la volée — par la séduction — du mot et du regard, des organes d’étreinte.


SOUMISSION AU PLUS HAUT DESTIN
CONDITIONS DU GÉNIE


Ce qui doit disparaître aux époques sévères, c’est la fatuité, les petites vanités qui nous fermaient le chemin du génie, c’est-à-dire notre plus haut destin. Les maîtres sont modestes. Le génie est lyrique c’est-à-dire fervent. Il n’admet que des humbles de cœur. L’abandon, le désistement de l’homme aux mains de Dieu reste le signe chrétien posé sur la nature ; c’est que la soumission met l’homme dans l’atmosphère translucide du génie, tandis que l’amour-propre dont firent état les moralistes, bouche de sa carcasse le seul de l’autre où se donne la vérité comme l’amour.

Le brasier (j’ai nommé le génie, l’art, la passion) n’admet que l’humilité éclairée. Il fond, il fracasse toutes les vanités.


La France est le peuple loyal
et droit par excellence. « Dès la gare, me dit un beau romancier hongrois : Pogany, je notai, par contraste
  1. Maladies, parenté, coutumes ou métier, faiblesse passagère.