Je le croirai quand tu l’auras prouvé. Comment ? En prenant sous ta protection toutes les femmes de la maison, en commençant par ta mère. Si ton père accablé de travaux au dehors ne peut soulager ta mère d’une tâche, commence, toi l’homme qui reçois encore tout sans rien donner — mesure bien cette honte — tire-t’en en payant de ta personne pour que ta mère, à l’heure où sa santé baisse, ne soit pas la bête de somme de toute la famille, ce qui est le pire des crimes de ce temps et de tous les temps.
Pour cela, ce n’est pas malin. Dis à ta mère : « Je me lèverai tôt. Pas tant de sports ailleurs ; un peu à la maison ; je laverai par terre. Je sauterai prendre le lait, le pain. Quel déshonneur y a-t-il à cela tandis qu’il en est un si laid, maman, à t’y laisser aller ! Je ne serai plus ce pacha, cet enflé qui s’engraisse de la peine des femmes. »
L’HEURE SEXUELLE
Les enfants ont grandi. Les parents sont moins à l’aise avec eux. Hier votre lycéen n’est pas rentré à onze heures. Vous vous demandez ce qui va devoir être cédé à René (seize ans), à Marcelle (dix-huit ans).
Si la jeune fille s’ennuie, si elle paraît touchée de langueur malgré le travail et pendant la sortie, que la mère prenne sa confiance. Qu’elle sache si cet ennui a un visage. Sinon distrayez-la, entourez en hâte de jeunes la jeunesse pour éviter la morbidesse des vierges. Le jeu, le bavardage et la coquetterie, pour le lien à former, l’occuperont un temps.