Page:Aurel - Le nouvel art d'aimer, 1941.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PARENTS
133

Au nom de la famille
obtenez, parents, qu’on efface enfin des journaux le crime de la première page. Elle nous déshonore par la description sadique des meurtres en leurs détails avec photos, mise en vedette des gredins. Que votre fils ne voie sur le journal un crime, s’il le faut, qu’à la dernière page et sous une rubrique d’infamie[1]. Sinon l’enfant qui, à Guignol est pour le voyou qui rosse le commissaire, l’écolier amoureux du pittoresque et du vainqueur, verraient volontiers dans le crime une aventure à imiter pour figurer sur le journal s’il y voit une action d’éclat.


Si vous aimez l’enfance,
obtenez des tribunaux une plus forte répression du crime des ivrognes.


L’immonde ivrogne de vingt ans qui
a massacré sa mère à coups de talon sans qu’elle meure — pour la voler en décembre, répondit au juge : « J’étais tellement ivre, je ne savais ce que je faisais. » Que le bon juge dise : « Vous serez donc puni de vous être assez enivré — et d’une — pour vous mettre en état de tuer celle à qui vous devez tout. — Et de deux. — Coût : vingt ans de travaux forcés. »

Et là que de mollesse encore ! Comme il serait plus sain de dire : « Si votre mère n’est pas morte ce n’est pas faute de coups. Pour le meurtre et l’ivrognerie, vous irez à l’échafaud avec le voile du parricide. »

Et plus de fonctionnaire veule qui vienne avec

  1. Comme par exemple Le fumier social ou : La poubelle des mœurs.