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PARENTS
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en lui comme une gerbe. Sinon il est atteint dans son pouvoir. On admire dans la mesure où on existe. On ratiocine, on doute, on critique dans la mesure où on se défait.

Bref, par l’enthousiasme
semons en l’enfant l’énergie du créateur. Et que vienne après l’esprit de finesse, celui qu’il ne peut prendre qu’aux aînés et surtout aux aînées. Alors nous le ferons choisir entre les exploits entendus. Nous armerons en lui le donateur, le sauveur contre le Don quichottisme inutile, contre le zèle intempestif. Nous civiliserons en somme sa valeur, nous la nuancerons pour la faire vivable ; mais sans jamais le décevoir ni le faire descendre de ses possibilités les plus hautes.

De quel droit limiter son champ d’action ? Vivons et faisons vivre l’enfant sous ce grand mot de Georges Polti : « Au départ, dit-il : « Qui ne se propose pas d’être grand est infâme », mot très pratique en somme, car à celui qui obtient de soi l’esprit de grandeur, difficile, tout est facile par la suite.

Ne désenchantons pas l’enfant. Il a besoin de joie, ne le vieillissons pas.


ÉDUCATION DU CARACTÈRE

Le lycée ou l’école laissent à l’externe chez lui un temps si court aux repas que ses parents ne peuvent rien pour lui faire son armature morale. Le seul moyen d’y remédier serait d’établir à la maison dans la joie et comme une fête, l’examen de valeur pour les enfants une fois par semaine.